Tout a démarré là

Un peu de contexte pour entamer ce carnet, avant de rentrer dans l’étude elle-même.

Cette recherche a une triple motivation :

  1. le partenariat IRI-France Télévisions, dans le cadre duquel a été décidé début 2015 le principe d’une étude sur l’expérience et le corpus Anarchy.
  2. mon sujet de thèse qui, en interrogeant les dispositifs d’écriture et de lecture, coïncide avec l’étude du corpus.
  3. plusieurs publications et communications à venir, en collaboration avec Ariane Mayer1, et pour lesquels ce site servira d’annexe en présentant l’ensemble de la méthodologie, des résultats et éventuellement les données elles-mêmes.

Origines

Il faut savoir que le projet Anarchy n’était pas inconnu de l’IRI fin 2014 lorsque l’expérience a démarré, bien au contraire. De 2010 à 2012, TelFrance Series a été partenaire du projet ANR Eulalie2, dont l’objet était la conception et l’implémentation d’une chaine de production transmédia. Anarchy, en phase de développement à l’époque, a servi de projet cobaye pour ancrer nos réflexions dans du concret. Je ne reviens pas sur les résultats du projet Eulalie, si ce n’est pour mentionner la journée test de l’été 2012 en salle Triangle du Centre Pompidou, où une vingtaine d’étudiants de Science-Po Paris ont été mobilisés pour constituer la première et éphémère Rédaction Anarchy et écrire les premiers jours de l’expérience. Le dispositif mis en place était alors un tout premier prototype de rédaction/publication en temps-réel, dont le seul module rescapé sera la timeline développée par l’IRI et recyclée dans la version finale du site Anarchy (avec un succès mitigé d’ailleurs, pour des raisons que je tenterai d’expliquer un jour).

Les collaborations passées entre l’IRI et les Nouvelles Écritures de France Télévisions, dirigées jusque fin 2015 par Boris Razon, ont permis de développer des réflexions riches et diverses sur les formats émergents, que ce soit l’exploitation fine des métadonnées2, la social TV3 ou l’introduction d’algorithmes de recommandation4 au coeur des projets de production.

Les particularités du projet, tant sur le plan de l’écriture transmédia que du dispositif participatif d’écriture, font d’Anarchy un objet à part dans le paysage récent des productions nouveaux médias/transmédia. Ayant suivi toute la phase de développement du projet, et connaissant sur le bout des doigts les enjeux en terme d’innovation, l’IRI était donc toute désignée pour mener une étude sur l’expérience. Par ailleurs, la connaissance des tenants et aboutissants de la production s’avère tout à fait utile aujourd’hui, notamment dans l’étude du dispositif de médiation transmédia. Mais nous reviendrons là-dessus plus tard.

Terrain

Au fil de l’élaboration de mon projet de thèse, et dans la perspective de rejoindre prochainement la chaire de Marcello Vitali Rosati à l’Université de Montréal, l’étude Anarchy s’est avérée un terrain particulièrement motivant pour ce début de thèse. Tout une partie de l’étude alimentera mes travaux de doctorant ces prochains mois, notamment les articles et communications en cours de préparation avec Ariane Mayer, avec laquelle nous explorons des problématiques comme l’autorité ou le statut de l’auteur.

  1. Ariane Mayer est doctorante en philosophie au Costech de l’UTC. Sa thèse porte sur la lecture numérique. 

  2. voir http://www.iri.centrepompidou.fr/experimentations/the-end-etc/ 

  3. voir http://www.iri.centrepompidou.fr/experimentations/bubble-tv/ 

  4. voir l’application Un Livre un jour, conçu en collaboration avec l’IRI, et développée par We do data