Communication au colloque «La publication savante en contexte numérique» (Acfas)

Je publie ici les slides de ma communication au colloque «La publication savante en contexte numérique», organisé par Michael Erbelé Sinatra, Marcello Vitali Rosati (et moi-même) dans le cadre de l’ACFAS 2017.

Fabrique de la revue Sens Public : la revue scientifique comme espace public

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Le texte complet sera prochainement publié. Quelques extraits :

Sur le constat :

Nous observons donc deux tendances liées d’une manière très paradoxale : l’asphyxie de la publication traditionnelle qui semble coincée dans des priorités différentes de sa mission première, et par ailleurs l’explosion des formes d’écritures, formes qui ne peuvent encore pleinement rentrer dans la sphère institutionnelle, puisqu’elles ne sont pas légitimées par l’institution.

On pourrait penser que la première victime de ce système est la conversation scientifique, pourtant c’est bien l’institution qui en pâtit le plus puisque la conversation, elle, se porte bien, mais hors de la sphère institutionnelle : les lieux et les formes de la controverse et du consensus échappent de plus en plus à cette institution.

Sur le contexte de la refonte :

Sens Public en tant que revue a porté dès son origine une vision tout à fait unique dans le paysage des revues. Née hors de l’institution académique, c’est-à-dire vouée à une certaine liberté de ton et de forme, SP a inscrit dans son ADN une mission et des valeurs qui résonnent aujourd’hui avec les constats que l’on a identifié.

Le projet actuel de refonte n’est pas donc pas hors-sol et ne vient pas bouleverser la philosophie de la revue. Au contraire, il s’en nourrit, et par un effet de miroir et de renforcement mutuel, on pourrait dire que la refonte cherche à revitaliser les valeurs initiales de la revue, au moment où la revue se réinstitutionnalise.

Sur la conversation :

Notre premier objectif consiste finalement à ouvrir au cœur de la revue un espace conséquent pour la conversation. L’espace de la revue serait donc à partager entre les articles, artefacts traditionnels de la revue, et la conversation.

On pourrait bien-sûr adopter une approche encore plus radicale et imaginer une revue qui ne serait que conversation. La question a été posée d’installer par exemple une instance Mastodon dédiée.

Mais pour le moment, la solution que nous envisageons instaure une cohabitation radicale de deux espaces, l’un documentaire, l’autre conversationnel. Le premier espace est organisé de façon très classique, centré sur les articles, eux-mêmes agencés en dossier et en rubriques. Le second espace, social et conversationnel est agencé autour de problématiques soulevées par la revue.

Pour nous aider à visualiser ces deux modalités de la revue, on peut les penser comme les deux faces indissociables et complémentaires d’une même pièce, qu’il suffirait de retourner dans un sens ou dans l’autre selon la vue à laquelle on souhaite accéder.

En fait, on parle bien du même espace, mais selon la porte d’entrée que l’on emprunte, les données s’organisent différemment, les architectures sont différentes. Autrement dit, on accède à deux projections différentes du même espace, d’un même ensemble de contenus, l’une mettant l’accent sur les échanges sociaux, et l’autre sur les productions documentaires.

Ces deux projections sous-tendent un réseau de données liées et des passerelles jalonnant les interfaces du site pour passer de l’une à l’autre. C’est dans ce maillage que réside tout l’enjeu de cette éditorialisation à double entrée.

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